22/11/2013

21/11/2013

18/11/2013

PHOTO. Organique

Cela fait des années que je m’interroge sur mon activité de photographe, que je la questionne, la retourne et la remet en cause.
Que je me pose les questions du sens et de la pertinence de telle ou telle démarche.
J’en suis arrivé, il y a un peu plus de 2 ans, à créer ce site, que j’ai envisagé, dès son début, comme une sorte de laboratoire où rendre publiques mes expériences au quotidien.
Avec le temps, j’ai perdu le contrôle de mes posts, finissant par agir selon les circonstances, sans me préoccuper de construire un discours cohérent.
Le cours de ma vie, avec ses variations multiples, ses accidents et revirements est devenu mon seul fil conducteur.
J’ai mis de côté toute anticipation, me positionnant en témoin plus qu’en acteur.
J’ai progressivement écarté toutes notions de style et de linéarité. Seule la discipline de publier une proposition par jour m’a stimulé, sans stratégie précise.
Cette totale liberté est devenue addictive.
Au cours de mes recherches, j’ai fini par comprendre que tout ceci avait un sens, bien plus profond que je ne l’avais imaginé.
Nous sommes tous témoins de spectaculaires changements dans le monde. La redistribution des cartes planétaires et l’accélération induite par les technologies ont bouleversé notre rapport au temps, à l’espace et à l’histoire.
L’impermanence des êtres et des choses n’a jamais été aussi évidente, et nous sommes contraints de nous adapter à un contexte mouvant et incertain.
Mes dernières lectures, observations et expériences m’ont mis sur la voie d’une nouvelle cohérence, issue du chaos actuel. L’adaptation dépend à présent de notre capacité à accepter le caractère incontrôlable de la vie. A sentir en nous-mêmes, plus qu’à comprendre, ses mécanismes mystérieux et complexes.
J’ai réalisé qu’en assouplissant la volonté de contrôle qui contraignait mon travail, en le transformant en une simple manifestation de ma vie, il avait généré son propre organisme. Qu’il s’était de lui-même imprégné de vivant.
Je sens émerger, au delà des obsessions contemporaines pour le spectacle et la célébrité, de nouveaux territoires d’expression. Des points de vue plus profondément connectés à l’essence même du monde.
Cette découverte me rempli d’un enthousiasme illimité. Et je n’ai jamais autant aimé partager cette magie, cette célébration que peut être la photographie.


HR      

15/11/2013

14/11/2013

13/11/2013

10/11/2013

PHOTO: Confusion volontaire

Quelle est donc l’impulsion qui motive la prise ou le choix d’une photo ? L’émotion esthétique ?
En partie, parfois, mais ça n’est pas tout.
La force de l’expérience vécue ?
Certainement, mais il y a autre chose.
Parmi les éléments qui nourrissent mes images, il y a indiscutablement de la réflexion. Une pensée compulsive, irrépressible. Cette petite voix dans la tête, écho subconscient nourri d’une longue expérience qui dicte, selon sa logique propre, les goûts et réactions.
Je ne sais plus qui a dit qu’il ne s’est reconnu comme artiste que lorsqu’il a su s’être libéré de l’influence de ses maîtres pour devenir son propre référent.
C’est bien de cela dont il s’agit : exercer sa vision à travers un prisme composé de ses multiples connaissances et ressentis accumulés, eux-mêmes pilotés par un inconscient dont, par définition, on ne maitrise rien.
De cette énergie mentale, devenue, dans le meilleur des cas, intuition, surgissent les plus belles réussites, comme les plus médiocres tentatives.  
Mais je reste persuadé qu’à trop vouloir contrôler, organiser, formater ce flux de l’esprit, on risque de se priver de la richesse et de la spontanéité d’un processus créatif dont le cheminement rendu visible peut éclairer la nature même du "message", tout en dynamisant son contenu.
Les écrivains de la beat generation en sont une impeccable illustration.
Rendre apparent ce qu’on est supposé cacher, ne pas soumettre sa production à une stricte hiérarchie, c’est faire du métalangage un allié de choix, un argument capable de renforcer la probité d’un point de vue.

C’est aussi l’esprit du joyeux désordre qui anime ce site.

HR

06/11/2013