16/05/2014

A P F/ 1 (Paris)


Mon expérience de 5 jours à l’Association des Paralysés de France a pris fin hier.
A ma demande de les photographier, 23 des résidents vivant dans ce centre ont répondu favorablement. J’ai décidé de tous les satisfaire.
Je savais aller à la rencontre de femmes et hommes aux personnalités diverses, dont l’existence était marquée par l’obligation de vivre assistés et dépendants d’un fauteuil roulant  (ou d’une canne) pour tous leurs déplacements.
En tant que photographe, je ne fais que chercher, partout, à travers d’autres, des miroirs dont les réflexions me révèlent à moi-même.
J’avais donc beaucoup à apprendre, en même temps qu’à donner, à ces inconnus (es) accablé (es)  par le destin. 
Mais ma surprise fût grande de constater l’intensité des échanges.
La plupart d’entre eux, enthousiastes d’être regardés avec bienveillance, ont fait preuve d’un narcissisme jubilatoire. Certaines jeunes femmes (quoique murées dans le mutisme imposé par leur handicap) se sont montrées extraordinairement coquettes et joueuses. La confiance a été totale.
La liberté, le détachement et la spontanéité ont été très supérieurs à ce à quoi m’ont habitués les modèles « valides », souvent encombrés par leurs complexes ou la peur d’être mal perçus.
Au terme de cette expérience, il me reste des images que j’aime, dont voici une première sélection, et le sentiment d’avoir croisé la route d’individus dont la force de vie m’a parfois impressionné.

HR

Fernand endormi
Tamara
Jacques